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Articles de presse

Modernisation oblige, motoculteurs et moissonneuses-batteuses remplacent progressivement les bœufs

 

Modernisation oblige, motoculteurs et moissonneuses-batteuses remplacent progressivement les bœufs

Ces dernières années, les machines agricoles ont mis au chômage technique bon nombre d’animaux de trait. Et la mécanisation de l’agriculture s’observe surtout dans les provinces frontalières, selon Chan Tong Iv, secrétaire d’Etat à l’Agriculture.

Pour l’heure, même si aucune statistique sur le plan national n’est disponible, on constate que le phénomène se renforce dans la province de Banteay Meanchey où la proportion de terres travaillées par des machines est passée de 75 à 84% de 2003 à 2004. “Cette progression s’est effectuée sur les dix dernières années. Bientôt, les bovins ne seront élevés que pour leur viande!”, estime Hourt Sothy, directeur adjoint du département provincial de l’Agriculture. Chaque jour, d’après lui, quelque vingt tracteurs trouveraient preneurs dans sa circonscription. Ainsi, 600 des 10 000 familles qui habitent Banteay Meanchey sont équipées de tracteurs et 7 000 de motoculteurs, les heureux propriétaires mettant en location leur matériel auprès des paysans plus démunis.

Si l’efficacité des engins comparativement à la force humaine est appréciée, cet avantage ne constitue pas le seul argument pour séduire les agriculteurs. Ceux-ci trouvent plus facile de mettre à l’abri des voleurs leur machine que leurs bœufs. Et le vol régulier des animaux en a lassé plus d’un. “De plus, ajoute Hourt Lac, un paysan de 55 ans de Banteay Meanchey, on perd beaucoup de temps à élever un bœuf avant de pouvoir le mettre à contribution dans les champs.” Il est venu faire un tour au chef-lieu provincial pour y remplacer les herses de ses tracteurs, qu’il a acquis voilà dix ans. Au fil du temps il a fait des émules dans le voisinage, fasciné par la rapidité et la facilité d’exécution des tâches agricoles grâce au secours de la mécanique. Du coup, certains se plaignent de la cherté du pétrole. Pour Lac, l’affaire reste quand même valable tant la productivité de la machine est supérieure à celle de l’homme. “La récolte d’un hectare de riz réclame le travail de 17 personnes en une journée contre celle de deux ouvriers seulement avec une moissonneuse-batteuse!”, démontre le paysan, krama noué autour du cou.

Les appareils agricoles disponibles dans les magasins spécialisés, toujours plus nombreux à s’ouvrir pour répondre à la demande, proviennent du Viêt-nam, de Thaïlande, de Chine ou encore du Japon. Ouk Phalla, propriétaire de la boutique Inter Motor, située près du pont japonais à Phnom Penh, affirme que les ventes ont décuplé par rapport à il y a dix ans. “En 1995, je ne vendais qu’un tracteur par mois contre une dizaine aujourd’hui, auxquels s’ajoute la vente également de quelque 90 motoculteurs”, détaille la commerçante, qui reçoit une clientèle dispersée dans tout le pays. Les engins ne sont pourtant pas à la portée de toutes les bourses. Le motoculteur se négocie autour de 900 dollars et le tracteur, d’occasion, entre 1 000 et 1 500 dollars. Il ne fait aucun doute pour Phalla que l’avenir est aux machines, modernisation oblige!

Ky Soklim


Un système de marchés au riz va bientôt être mis en place dans quatre provinces du pays afin d’aider les agriculteurs à dégager plus de marges sur leurs ventes en réduisant leur dépendance vis-à-vis des intermédiaires. Lancé il y a une semaine dans la province de Prey Veng, ce projet pilote financé par Jica, l’agence de coopération japonaise, va bientôt être étendu aux provinces de Banteay Meanchey, Battambang et Takéo. “L’objectif, explique Nay Sakal, chef du bureau du commerce intérieur au ministère du Commerce, est de limiter les marges des intermédiaires. Pour l’instant, les paysans sont pris dans un cercle vicieux. Les plus pauvres, endettés, sont obligés de vendre leur riz à bas prix pendant la période des moissons. Et dès que leur grenier est vide, ils rachètent du riz à prix fort. En outre, ce sont les intermédiaires qui fixent les coûts”. Ces marchés au riz permettront aux agriculteurs de sécher, stocker et nettoyer leur riz, pour qu’ils puissent attendre que les prix montent avant de le mettre en vente. Les habitants pourront également emprunter de l’argent à faibles taux d’intérêt. KyS


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Ensemble pour Sre Ambel