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Articles de presse

Sècheresse 2004 - 2005, les solutions oour l'agriculture

 

Les solutions pour l’agriculture en débat

Du fait de la sécheresse, la récolte de riz en 2004 a baissé de 16% par rapport à l’année précédente. Partant de ce constat, membres du parlement et du gouvernement ont été invités hier à l’Institut d’économie du Cambodge (IEC) pour débattre du développement de l’agriculture. Chea Samnang, chercheur à l’IEC, a plaidé pour une réforme des systèmes d’irrigation afin de faire passer la production à 10 millions de tonnes de riz par an (contre 4 aujourd’hui), ce qui placerait le Cambodge au 4e rang des exportateurs mondiaux, derrière la Thaïlande, l’Inde et le Viêt-Nam et devant les Etats-Unis. Des propositions dans le droit fil des objectifs gouvenementaux. Il y a quelques semaines, le Premier ministre Hun Sen et le président de l’Assemblée nationale le prince Rannariddh définissaient en effet l’irrigation comme une priorité. Chea Samnang a également défendu des réformes technologiques, soutenu par San Vanty, directeur général adjoint du ministère de l’Agriculture qui a évoqué le développement de nouvelles variétés de riz. “Nous n’avons pas encore atteint nos objectifs” a concédé le responsable du ministère.

Du côté de l’opposition, le député Ho Vann suggérait plutôt au gouvernement de sauvegarder une des sources de rétention des pluies : la forêt. “Mon plan d’urgence pour l’agriculture, c’est préserver la forêt”, indiquait-il. Eng Chay Ieng, lui aussi député de l’opposition, a préféré recentrer les discussions sur la question foncière, argumentant que développer l’irrigation n’avait aucun sens si les paysans n’avaient pas de terres à cultiver. D’après une enquête de l’IEC dans les provinces de Takèo et Kompong Speu, les familles y possèdent moins d’un hectare chacune à cultiver. Dans la commune de Sing, presque toutes les 2 023 familles ont été touchées par la sécheresse. Dans la commune de Por Mor Real, 760 familles sur 1846 sont concernées. KS

 

Pénurie de riz dans 11 provinces

Onze provinces du royaume font face à une pénurie de riz causée par la sécheresse qui a frappé le pays cette année. En tout, il manquerait plus de 330 000 tonnes de riz pour satisfaire les besoins à Phnom Penh, Kompong Speu, Kompong Cham, Kandal, Koh Kong, Kratié, Mondolkiri, Ratanakiri, Kompong Som, Kep et Païlin. Selon le département des statistiques du ministère de l’Agriculture, Phnom Penh, où il manque 148 389 tonnes, et Kompong Speu (66 204 tonnes) arrivent en tête des provinces où le manque de riz se fait le plus sentir.

A Kompong Speu, par exemple, près de 60 000 familles sont touchées, parmi lesquelles 14 000 familles (72 500 personnes) n’ont rien à manger du tout, explique Pen Sombo, directeur provincial du Comité des catastrophes naturelles (CNCN). C’est dans le district d’Oral que la famine menace le plus, les familles de cinq districts n’ayant pu moissonner qu’une centaine de kilos de riz. “La récolte a été très mauvaise. Nous sommes en train de solliciter une aide de première urgence auprès du CNCN afin de venir en aide aux plus fragiles, les personnes âgées, les veuves et les orphelins”, précise-t-il.

Pour Chuob Sithan, chef adjoint du département d’aide d’urgence du CNCN, entre 10 et 15% des habitants de la province de Kompong Speu manquent de riz, certains parvenant à vivre au jour le jour en travaillant sur les rizières de leurs voisins. “Mais je pense que ce chiffre augmentera d’ici deux mois, après la récolte de la saison sèche”, redoute-t-il.

Les stocks du ministère de l’Agriculture suffiront-ils à subvenir aux besoins des populations menacées par la famine? Selon Mme Meas Sopheavy, directrice du département des statistiques du ministère, ces réserves s’élèvent à 296 843 tonnes, soit un peu moins que les 330 000 tonnes nécessaires. Elle aussi dit attendre les moissons de la deuxième récolte. Mais il semble pour l’heure difficile de prédire qu’elle sera l’impact de la sécheresse sur les récoltes de la saison sèche. Selon le CNCN, au 10 janvier, seuls 59% des surface arables ont été mises en culture. Pour le ministère, au 20 janvier, le chiffre est subitement monté à 91%.

 

Hun Sen promet que son gouvernement sera “celui de l'irrigation”

“Ce gouvernement sera celui de l’irrigation.” Ce week-end, lors de l’inauguration d’un réservoir d’eau dans la province de Kandal, le Premier ministre Hun Sen a ainsi souligné l’un des principaux chantiers de son administration, alors que le pays vient de connaître une nouvelle période de sécheresse. Quelques semaines auparavant, le président de l’Assemblée nationale avait également souhaité que le gouvernement concentre ses efforts sur ce dossier afin que l’agriculture ne soit plus complètement dépendante des précipitations.

Hun Sen a demandé au ministère des Ressources en eau d’élaborer des projets de construction de systèmes d’irrigation, en s’appuyant sur les moyens du gouvernement ou en sollicitant l’assistance de la communauté internationale. Aujourd’hui, les infrastructures existantes ne couvrent que 20 % des deux millions d’hectares de surfaces agricoles. “Notre projet est d’irriguer 20 000 à 30 000 hectares par an. Mais nous nous heurtons à des problèmes financiers”, a indiqué hier Veng Sokhon, secrétaire d’Etat au ministère des Ressources en eau.

Son ministère va discuter avec celui des Finances pour obtenir une enveloppe spéciale afin de mener à bien ces projets. “Nous pensons en obtenir une partie”, espère le secrétaire d’Etat, sans donner de chiffres précis sur le montant souhaité. Le gouvernement peut compter sur l’aide internationale pour soutenir ses plans mais, juge Veng Sokhon, “cela n’est pas pour demain car il faut conduire des études sérieuses qui prennent du temps, entre 3 ans et 5 ans”. “Ce n’est pas aussi simple que de construire des écoles ou des routes. Il faut d’abord avoir une connaissance approfondie du régime hydraulique”, note-t-il.

S’appuyant sur les chiffres du budget 2005, le député d’opposition Kéo Rémy estime que les efforts financiers accordés à l’irrigation par le gouvernement sont “insuffisants”. Une enveloppe de 9 millions de dollars, à laquelle s’ajoute un prêt de 18 millions de dollars accordé par la Banque asiatique de développement, a été réservée au développement de l’irrigation dans quatre provinces, celles de Battambang, de Banteay Meanchey, de Siem Reap et de Pursat. “Cela ne suffit pas. Que va-t-on faire pour les autres provinces?”, s’interroge le député d’opposition, accueillant cependant favorablement les propos de Hun Sen en faveur de ce “gouvernement de l’irrigation”.

Ky Soklim


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Ensemble pour Sre Ambel